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Labels RSE - Quelles différences entre label, certification, évaluation et référentiel RSE ?

Ecrit par
Pierre Poirmeur
Publié le
November 17, 2022

Votre entreprise a structuré et mis en place une démarche RSE, et vous souhaitez désormais la mettre en valeur et la communiquer à vos parties prenantes ? Dans ce cas, vous avez probablement identifié l’obtention d’un label RSE comme l’un des leviers qui vous permettra de faire valoir vos efforts auprès de vos clients, fournisseurs, employés ou encore investisseurs

Mais entre Lucie 26000, B Corp, EcoVadis ou encore un label sectoriel, comment choisir ? La multiplication des systèmes d'évaluation de la RSE est telle qu’il devient de plus en plus complexe pour les entreprises de s’y retrouver, et que beaucoup peinent à faire la différence entre label, certification, évaluation, référentiel - et ce d’autant plus que les termes label et certification sont souvent utilisés de manière erronée.

Si vous aussi vous avez du mal à vous y retrouver, pas de panique : nous vous expliquons tout de cet article afin de vous aider à bien faire la différence entre

  • référentiels (GRI, 17 ODD)
  • normes (ISO 26000, ISO 9001)
  • labels (Lucie 26000, Entreprises Engagées)
  • et enfin évaluations (Ecovadis)

Qu’est ce qu’un référentiel RSE ?

Les référentiels sont des textes de référence expliquant comment mettre en œuvre une démarche RSE complète ou partielle au sein d’une entreprise. Ces textes expliquent ainsi de manière détaillée ce qu’une entreprise doit mettre en place pour être considérée comme responsable sur un certain nombre de dimensions comme l’Environnement ou encore l'Éthique. Les entreprises peuvent ainsi choisir de suivre un référentiel à la lettre, ou encore de s’appuyer en partie seulement sur celui-ci pour progresser sur une ou plusieurs dimensions spécifiques.

Les référentiels servent très souvent de base pour les labels RSE, qui s’en inspirent largement pour construire leurs critères d’évaluation - c’est par exemple le cas de LUCIE qui repose sur ISO 26000, ou encore de B Corp qui associe ses critères aux 17 Objectifs de Développement Durables de l’ONU.

Indépendamment des labels, les entreprises peuvent également se servir de ces référentiels comme guides pour intégrer une démarche responsable au sein de leur organisation. Nous détaillons ci-dessous trois référentiels internationalement reconnus et largement utilisés par les entreprises.

ISO 26000

La norme ISO 26000 est la norme de référence en matière de RSE : elle s’appuie sur les grands textes fondateurs internationaux (Organisation Mondiale du Travail, etc.) pour proposer aux entreprises une approche holistique pour mettre en place une démarche de performance durable.

Pour ce faire, elle décompose la responsabilité sociétale en 7 questions centrales couvrant l’ensemble des sujets sociaux et sociétaux auxquels les entreprises doivent s’intéresser :

  1. La gouvernance de l’organisation
  2. Les droits de l’homme, et les mécanismes mis en place pour en assurer le respect
  3. Les relations et les conditions de travail, permettant d’assurer la sécurité et le développement du capital humain
  4. L’environnement, afin d’assurer la maîtrise des impacts de l’entreprise
  5. Les bonnes pratiques dans les affaires
  6. Les questions relatives aux consommateurs, pour garantir leur respect et leur sécurité
  7. Les communautés et le développement local

La norme ISO 26000 ne se substitue pas à d’autres instruments et initiatives RSE, mais vise à les compléter en proposant un langage international commun autour de la notion de responsabilité des entreprises.

Étant donné son caractère holistique et sa reconnaissance internationale, la norme ISO 26000 sert de base à de nombreux labels : c’est par exemple le cas de Lucie 26000 ou Entreprises Engagées.

ODD - 17 Objectifs de Développement Durable de l’ONU

En septembre 2015, 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) ont été adoptés à l'unanimité par l'Organisation des Nations Unies (ONU) dans le cadre de l’Agenda 2030, un programme visant à assurer la transition du monde vers un développement durable.

Pour faciliter la mise en pratique des 17 Objectifs de Développement Durable, la Global Reporting Initiative (GRI), le Pacte Mondial des Nations Unies et le Conseil mondial des affaires pour le développement durable (WBCSD) ont créé en 2015 un guide des ODD à destination des entreprises : le SDG (Sustainable Development Goals) Compass.

Ce SDG Compass permet aux entreprises d’aligner leur stratégie et leurs opérations avec les 17 ODD et leur fournit des instructions concrètes pour mesurer et rapporter leur contribution à la réalisation des ces 17 objectifs. De cette façon, il fournit aux entreprises un cadre pour suivre et déclarer des indicateurs communs répondant à des priorités partagées par tous.

GRI - Global Reporting Initiative

La Global Reporting Initiative est une initiative internationale à but non lucratif et indépendante qui offre un ensemble de méthodes et d’indicateurs afin d’uniformiser les déclarations des entreprises sur leur :

A ces dimensions communes s’ajoutent des indices et indicateurs sectoriels spécifiques.

Bien plus qu’une simple liste d’indicateurs, la GRI fournit des indications méthodologiques sur la façon dont les informations doivent être déclarées et vérifiées afin d’en garantir l'exhaustivité et la transparence.

L’un des bénéfices de la GRI est la normalisation des méthodes de reporting extra-financier et l’harmonisation des indicateurs mesurés, permettant la comparaison des impacts quantitatifs des entreprises.

A noter que les entreprises qui alignent leur reporting avec la GRI le font de façon volontaire, et, qu’à la différence de l’ISO 26000, aucun label RSE ne repose sur ce référentiel. Néanmoins, l'évaluation Ecovadis valorise les entreprises réalisant leur reporting en alignement avec la GRI.

Qu’est ce qu’un label RSE ?

Un label RSE peut être défini comme une attestation de garantie délivrée par une tierce partie qui caractérise la démarche RSE mise en œuvre par une entreprise au sens des lignes directrices d’un référentiel.

En d’autres termes, faire labelliser votre entreprise consiste à la faire évaluer afin d’attester que les politiques et pratiques mises en œuvre, ainsi que les résultats obtenus, répondent à un certain nombre de critères de qualité définis par une norme reconnue.

Puisque l’obtention de labels RSE est conditionnée à l’adéquation des méthodes de l’entreprise avec ce qui fait de mieux et terme de responsabilité sociétale, ceux-ci permettent ainsi aux entreprises de crédibiliser et de valoriser leur démarche RSE auprès de leurs parties prenantes.

Si de nombreux labels RSE basent leurs critères d’évaluation sur la norme ISO 26000,  comme les labels LUCIE 26000 et Entreprises Engagées, d’autres labels définissent des critères qui leur sont propres. C’est par exemple le cas du label B corp, qui évalue non seulement la robustesse du système de management RSE de l’entreprise mais également la façon dont son modèle d’affaire impacte l’environnement ou la société dans son ensemble.

Quelles différences entre certification, labellisation et évaluation ?

Différences entre certification et labellisation

Les termes certification et labellisation sont, dans le domaine de la RSE, sensiblement similaires dans la mesure où ils supposent tous deux la vérification par un tiers de la conformité d’une démarche RSE avec un référentiel reconnu.

Label et certification ont également tous deux une durée de validité limitée (cycle de trois ans la plupart du temps) : l’entreprise doit ainsi régulièrement se soumettre à des audits de surveillance afin de prouver au certificateur sa conformité avec la norme de référence. Si ce n’est pas le cas, la certification peut être suspendue, voire retirée à son porteur.

Une nuance entre les deux peut cependant être apportée : là où l’obtention d’un label correspond dans la vaste majorité des cas à une démarche volontaire de l’entreprise, la certification peut être requise pour que l’entreprise puisse exercer son activité - c’est le cas par exemple de certifications qualité dans le secteur de la santé, ou de la certification CE pour la vente de jouets dans l’Union Européenne.

Différences entre label/certification et évaluation

Par opposition au label et à la certification, l’évaluation ne vient pas sanctionner un niveau de performance minimum à atteindre par rapport à une norme ou un référentiel - elle vient en revanche apprécier de manière objective la démarche de l’entreprise pour lui attribuer une note.

Pour donner un exemple :

  • Une entreprise obtiendra le label B Corp si et seulement si elle obtient un minimum de 80 points en complétant le questionnaire BIA (B Impact Assessment) - une entreprise qui ne satisfait pas aux exigences minimum fixées par B Corp n’obtiendra ainsi pas le label.

  • Une entreprise évaluée par EcoVadis obtiendra une note sur 100 quoiqu’il arrive : en fonction de la robustesse du système de management de la RSE mis en place par l’entreprise, cette note pourra être mauvaise (<40 points), moyenne ou encore excellente (>75 points).

L’évaluation RSE (comme EcoVadis) est souvent exigée dans des contextes B2B dans le but de fournir aux entreprises des informations quantifiées sur leurs parties prenantes (fournisseurs, cibles d’acquisition, etc.) afin d’informer les décisions stratégiques et opérationnelles de l’entreprise.

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